Ecole nationale veterinaire de nantes

DEUXIEME PARTIE :
SA SAUVEGARDE

: ETUDE DES
ACTIONS MISES EN OEUVRE
De nombreux pays d'Europe ont légiféré afin de protéger le Hérisson et des actions ponctuelles apparaissent ici et là pour aider à sa sauvegarde,aussi bien sur le plan des individus à soigner que sur celui de la préservationd'un biotope essentiel notamment autour des agglomérations modernes .
1. LOIS DE PROTECTION
Le Hérisson est un animal protégé en France. Les rapports que nous entretenons avec lui sont régis par les lois suivantes : - Loi n° 76-629 du 10 juillet 1976, relative à la protection de la nature - Décret n° 77-1296 du 25 novembre 1977, concernant l'autorisation de certaines activités portant sur les animaux d'espèces non domestiques et lesvégétaux d'espèces non cultivées, - Arrêté du 17 avril 1981, donnant la liste des Mammifères protégés en - Arrêté du 11 septembre 1992, relatif aux règles de fonctionnement et aux caractéristiques des installations des établissements qui pratiquent dessoins sur les animaux de la faune sauvage.
Sont donc interdits, sur le territoire national et en tout temps : destruction, mutilation, capture, perturbation intentionnelle ou enlèvement,naturalisation, transport, colportage, utilisation, détention, mise en vente,vente ou achat.
(BURGAD, 1997 ; FREMY, 2000) L'arrêté du 11 septembre 1992 nous précise le cadre législatif dans lequel nous devons évoluer pour soigner un hérisson trouvé : Article 1 - les établissements conformes aux dispositions du présent arrêté sont seuls habilités à héberger, soigner et entretenir les animaux de lafaune sauvage momentanément incapables de pourvoir à leur survie dans lemilieu naturel. Ils sont soumis à l'autorisation prévue à l'article L.213-3 ducode rural en tant qu'établissements de transit ou d'élevage qui pratiquentdes soins sur les animaux de la faune sauvage.
Article 2 - Tout animal de la faune sauvage recueilli dans un établissement visé à l'article 1er doit y être traité en vue de son insertion oude sa réinsertion dans le milieu naturel. Les soins vétérinaires y sontpratiqués conformément aux articles 340 et 340-1 du code rural.
… Article 6 - Les animaux sont placés dans des installations compatibles avec leurs impératifs biologiques, et notamment leurs aptitudes, leursmœurs, l'état de leur santé et leurs capacités physiques. Les caractéristiquesminimales des installations sont fixées en annexe pour les cas qui y sonténumérés.
… Article 8 - Les installations d'isolement provisoire ou permanent sont en nombre suffisant. Elles accueillent, en particulier, les spécimens affaiblis oudont l'état sanitaire est incertain, ou pouvant être dangereux pour les autresanimaux. Elles sont isolées les unes des autres afin d'éviter tout contactdirect entre ces animaux.
L'annexe à l'article 6 précise que les petites espèces terrestres, comme le Hérisson, doivent être hébergées dans un local calme et d'un nettoyage aisé ;le logement de ces jeunes animaux doit permettre d'obtenir une températurestabilisable à plus ou moins 2°C. près. Les contacts avec les animauxdoivent être limités à l'indispensable, ce afin de les préparer à l'insertiondans la nature. Afin d'éviter toute familiarisation des animaux, les paroislatérales des locaux de détention doivent être opaques, et dénuées de touteaspérité pour qu'ils ne puissent abîmer ni leurs ongles ni leurs dents. Lalitière, si nécessaire, doit être constituée par de la paille.
Sauf si les soins de première urgence sont réalisés dans ses locaux professionnels, le vétérinaire vient effectuer les soins dans un local prévu àcet effet ; dans ce cas, il lui appartient de faire installer dans l'établissementune salle de soins, et éventuellement, de chirurgie. Il doit aussi veiller à ceque l'établissement dispose du minimum de matériel et de médicamentsnécessaires aux soins les plus courants (ANONYME, 1994).
2. ELEMENTS DE MANIPULATION ET
PATHOLOGIE

Nous allons décrire succinctement les affections les plus communes et proposer pour chacune un traitement.
Mais préalablement à cette énumération, il est indispensable de parler de la contention et des voies d'administration des médicaments chez leshérissons.
2.1. LES MANIPULATIONS
Le problème est que, bien souvent, l'animal refuse de se dérouler. Il faut alors se placer dans une pièce calme, sans bruit aigu.
2.1.1. Diverses méthodes pour dérouler le hérisson
On peut tout d'abord attendre quelques minutes que l'animal, plus tranquille, décide de se dérouler. Il faut alors attraper doucement la peau ducou avec la main droite (gantée bien entendu), placer pouce et index dansles oreilles, puis le lever de manière à ce qu'il tienne sur ses postérieurs.
Lorsqu'il est debout, la main gauche glisse tranquillement sous le ventre eton peut ainsi lever l'animal (GREGORY, 1985 ; BROWN & ROSENTHAL,1997).
Dans la deuxième méthode, la pointe d'une pince clamp stimule doucement les piquants, près du cou, jusqu'à ce que le hérisson commence àse dérouler ; les doigts de la main gauche saisissent alors les jarrets quiapparaissent en arrière, tandis que la pince clamp se fixe sur les piquantsderrière la tête. On peut ainsi lever l'animal (GREGORY, 1985).
On peut également mettre le hérisson enroulé tête en bas au-dessus d'une surface horizontale. Celui-ci va se dérouler avec précaution pour essayerd'atteindre le plan au-dessous. Il s'agit alors de saisir les pattes arrière et detenir l'animal par celles-ci, ce qui permet de l'examiner à loisir. Uneinjection intra-péritonéale peut alors être effectuée (GREGORY, 1985).
Certains auteurs font rebondir délicatement le hérisson dans le creux des mains ; d'autres lui caressent fortement les piquants de l'arrière train.
D'autres encore le disposent dans un récipient d'eau peu profond (deux àtrois centimètres) pour le décider à se dérouler (BROWN & ROSENTHAL,1997).
Si toutes ces méthodes échouent, il ne reste plus qu'une solution : Bien que cela soit rarement nécessaire, une prémédication à l'atropine (0,02 - 0,04 mg/kg intramusculaire (IM) ou sous-cutanée (SC)) peut êtreréalisée.
La méthode de choix est l'anesthésie gazeuse à l'aide d'halothane ou d'isoflurane. C'est idéal pour une courte anesthésie commencée dans unechambre d'induction avec 3 à 5 % de produit dans 100 % d'oxygène. Lasuite est assurée grâce à un masque ou une sonde endotrachéale à laconcentration de 0,5 à 3 %. Pour les plus petits animaux, la sonde estfabriquée à l'aide d'une sonde de gavage ou d'un cathéter intraveineux(SMITH, 2000).
Les anesthésies fixes procurent un sommeil plus long, mais les réveils sont plus difficiles qu'avec les anesthésiques inhalés. La kétamine(IMALGENE ND) peut être utilisée à la dose de 5 à 20 mg/kg seule, ou enassociation avec le diazépam (VALIUM ND) à 0,5 à 2 mg/kg IM ou laxylazine (ROMPUN ND) à 0,5 à 1 mg/kg IM. On peut avoir recours à lacombinaison tiletamine-zolazépam (ZOLETIL ND) à la dose de 1 à 5 mg/kgIM (SMITH, 2000).
Eventuellement, la voie intra-péritonéale (IP) peut être utilisée pour le pentobarbital sodique à 25 mg/kg (ROUSSELOT, 1979 ; GREGORY,1985).
2.1.3. Les voies d'administration
Si le hérisson est docile ou débilité, on peut saisir la peau souple en arrière des oreilles et suspendre le patient au-dessus de la table, ce quil'empêche de s'enrouler. L'accès à la bouche pour l'administration demédicaments est alors possible.
Pour les sujets plus vifs, plus difficiles à manipuler, la voie parentérale est préférée. Les injections sous-cutanées se font sur le dos et sur les flancs,même lorsque l'animal est enroulé, car le tissu sous-cutané est lâche. Ungrand volume, supérieur à 100ml/kg, peut être administré en deux ou troissites d'injection (SMITH, 2000).
L'injection intramusculaire se réalise dans la cuisse, ou dans le muscle orbicularis, à la jonction poils-piquants, ce qui est possible même sur unhérisson en boule (GREGORY, 1985).
Comme nous l'avons décrit précédemment, l'injection intra-péritonéale s'effectue en tenant le patient par les postérieurs.
La voie intraveineuse est d'un abord difficile. Il est possible d'essayer d'emprunter la veine saphène latérale, ou la veine céphalique (très malaisé).
La veine jugulaire, courte et située profondément, est très complexe àcathétériser. Par conséquent, la voie intra-osseuse peut être sollicitée. Uncathéter intra-osseux est placé dans le fémur par une approche à travers lafosse trochantérienne à l'aide d'une aiguille hypodermique de petit calibre.
Celui-ci peut être laissé à demeure plusieurs jours, mais on doit administrerun antibiotique systémique pendant qu'il est en place et trois jours après sonretrait (BROWN & ROSENTHAL, 1997).
2.2. PATHOLOGIE CUTANEE
2.2.1. Les puces et les tiques
Les puces, très nombreuses chez les hérissons, sont représentées par Archaeopsylla erinacei. Une infestation très sévère signe un mauvais étatgénéral. STOCKER (1987) affirme qu'elles ne se rencontrent pas sur leshumains, les chats et les chiens. Ce n'est pas tout à fait vrai car certainsspécimens ont été retrouvés sur la peau d'un chien, à Dublin (KEYMER,1991). En fait, le partage est rare, mais possible (MOUTOU, 1988).
Les piqûres accumulées finissent parfois par être le siège de myiases graves.
Le traitement consiste à poudrer avec des produits pour chats, à utiliser despyrethrines, du pipéronyl butoxide, des pyrethroïdes de synthèse. LeFipronil (FRONTLINE ND) peut être également utilisé (ROBINSON &ROUTH, 1999).
Les tiques rencontrées sont des Ixodes hexagonus, mais aussi des Ixodes ricinus (KEYMER et al., 1991). Lorsqu'elles sont présentes en très grand nombre, elles peuvent provoquer une anémie. Plus de cent tiques ont déjàété dénombrées sur un seul hérisson (ROBINSON & ROUTH, 1999). Oneffectue un retrait manuel ; il est possible d'utiliser quelques gouttesd'Ivermectine (IVOMEC ND) en topique diluées à une partie pour neuf depropylène glycol.
2.2.2. Autres acariens
Les gales les plus sévères ont pour agent Caparinia tripilis et Notoedres sp. (Notoedres cati selon certains auteurs).
L'animal présente un érythème, une peau squameuse, surtout vers la tête ; une zone sans piquants peut apparaître. Les parasites, blancs sont visibles àl'œil nu, comme Cheyletiella chez le Chien. Cette parasitose évolue souventen synergie avec une dermatomycose. Le traitement consiste en l'applicationlocale d'Ivermectine (ROBINSON & ROUTH, 1999).
Certains hérissons démodéciques (Demodex erinacei) présentent des papules et des lésions de peau croûteuses. Les parasites, présents dans lesglandes sébacées, ne sont trouvés que grâce à des raclages profonds. Ontraite alors à l'aide d'Ivermectine (IVOMEC ND) par voie sous-cutanée à ladose de 0,2 à 0,4 mg/kg, trois fois à quinze jours d'intervalle (SMITH,2000).
Le nettoyage en profondeur et le traitement de l'environnement ne doivent pas être négligés.
2.2.3. Les champignons
Trichophyton mentagrophytes var.erinacei est à l'origine de ces dermatomycoses, parfois relayé par Microsporum sp. Au total, 25 à 50 %des hérissons seraient porteurs, le plus souvent de façon asymptomatique(GREGORY, 1985 ; KEYMER et al., 1991).
L'importance des acariens et des puces comme facteurs de transmission de ces agents doit être soulignée, aussi bien entre hérissons que par rapportaux humains. Cette zoonose engendre des lésions cutanées irritantes, qui nesont pas typiques de la teigne et peuvent donc ne pas être reconnuesimmédiatement par les praticiens. Elle guérirait néanmoins spontanément endeux à trois semaines (GREGORY, 1985). Chez les hérissons, les lésionsvisibles sont des croûtes caractéristiques à la base de piquants, qui peuventtomber. Cette maladie est susceptible d'être associée à des infectionsbactériennes secondaires.
La confirmation du diagnostic est effectuée grâce à la mise en culture d'un prélèvement suspect, d'un examen microscopique des piquants atteints;mais le test à la lampe de Wood est le plus souvent négatif.
La Griséofulvine (FULVIDERM ND) est administrée à la dose de 50 mg/kg/jour per os (PO) pendant six à huit semaines. Elle peut êtreincorporée à l'aliment à raison de 250 mg pour 200 grammes d'aliment(WALLACH & BOEVER, 1983). La durée du traitement est la même si leKétoconazole (KETOFUNGOL ND) est choisi, à la dose de 10 mg/kg/jour.
Des applications locales d'énilconazole (IMAVERAL ND) doivent être effectuées tous les trois à quatre jours pour trois ou quatre applications(BROWN & ROSENTHAL, 1997). On peut également utiliser lanatamycine (MYCOPHYT) en topique. Un complément de traitement peutêtre apporté par l'application de dérivés iodés sur les lésions (WALLACH &BOEVER, 1983).
Il ne faut pas, ici non plus, oublier de bien désinfecter et traiter Lorsque le hérisson est atteint d'une maladie de la peau, l'accumulation de sécrétions attire les mouches et augmente le risque de myiase. Lesmouches vont pondre en particulier sur de jeunes hérissons abandonnés ousur des vieux animaux débilités. Tous les plis de peau ainsi que les yeux, labouche, les narines, les oreilles, l'anus, les orifices génitaux peuvent être prispour cible.
Les asticots sont retirés manuellement, à l'aide d'une pince. On peut essayer d'appliquer du coumaphos (ASUNTOL ND) en topique(ROBINSON & ROUTH, 1999).
L'atteinte souvent massive contraint parfois à pratiquer une euthanasie.
2.2.5. Infections bactériennes
Souvent secondaires à une autre affection, elles se présentent sous la forme d'une dermite exsudative du thorax et de l'abdomen.
L'agent responsable est souvent Staphylococcus sp. On effectue untraitement à base de Clindamycine (ANTIROBE ND) à la dose de 5 à 10mg/kg, deux fois par jour, ou de l'association Amoxicilline-Acideclavulanique (SYNULOX ND), 30 à 50 mg/kg deux fois par jour, oud'Enrofloxacine (BAYTRIL ND), 10 mg/kg, deux fois par jour(ROBINSON & ROUTH, 1999).
2.3. PATHOLOGIE DES VOIES RESPIRATOIRES
Les principaux agents pathogènes sont Bordetella bronchiseptica et des Pasteurelles (Pasteurella multocida).
Mais Crenosoma striatum et Capillaria aerophila sont responsables de la majorité des pneumonies. Les symptômes sont : écoulement nasal purulent,conjonctivite, éternuements, toux, difficultés respiratoires, puis dyspnée,anorexie et perte de poids qui peuvent conduire à la mort.
Le Hérisson s'infeste en ingérant des Vers de terre (hôte intermédiaire de Capillaria aerophila), des Limaces et Escargots (hôte intermédiaire deCrenosoma striatum). Chez ce dernier, on envisage la possibilité d'unpassage transplacentaire (ROBINSON & ROUTH, 1999).
Le traitement consiste à effectuer une antibiothérapie appropriée, administrer des mucolytiques, broncho-dilatateurs, anti-inflammatoires nonstéroïdiens selon les besoins. Il faut apporter une source de chaleursupplémentaire, utiliser des fluides parentéraux, éventuellement mettre sousoxygène et pratiquer des aérosols (avec mucolytiques et gentamycine)(ROBINSON & ROUTH, 1999).
Les antibiotiques pouvant être utilisés sont réunis dans le tableau I.
TABLEAU I: ANTIBIOTHERAPIE
(d'après RIESO-CARLSON et al., 1992 ; HOEFER, 1994 ;ROBINSON & ROUTH, 1999 ; SMITH, 2000) Toutes les 12 heures Toutes les 12 heures Acide clavulanique Toutes les 24 heures Toutes les 12 heures Toutes les 12 heures Toutes les 24 heures Toutes les 12 heures Toutes les 24 heures Toutes les 12 heures < 500 g = 3-5 mg Toutes les 24 heures > 500g = 5-10 mg pendant 5 à 7 jours < 500 g = 10 mg Toutes les 24 heures > 500 g = 25 mg pendant 5 à 7 jours Toutes les 24 heures pendant 5 à 7 jours L'ivermectine (0,2mg/kg SC) et le levamisole (10 à 20 mg/kg deux fois à 48 heures d'intervalle) doivent être utilisés pour éliminer les parasites(tableau n° II).
2.4. PATHOLOGIE DES VOIES DIGESTIVES
Les agents pathogènes responsables des problèmes digestifs sont essentiellement les Salmonelles et les Capillaires.
Les Salmonelles intervenant chez le Hérisson sont principalement Salmonella enteridis et Salmonella typhimurium. Le mode de transmissionentre hérissons n'est pas connu : la transmission par les matières fécales estprobable dans quelques cas ; les puces sont éventuellement responsables, leslimaces peut-être aussi. En revanche, on est en présence d'un risque dezoonose, et il faut prendre des précautions lors de la manipulation des fèces ou des ustensiles utilisés pour le hérisson. L'incidence est de 12 à 25 % dansles populations de hérissons (KEYMER et al., 1991).
L'affection peut ne pas être cliniquement apparente.
Les symptômes se présentent sous la forme d'une diarrhée verdâtre, une perte de poids, un éventuel prolapsus rectal et intestinal. Une dyspnée peuts'installer (ROBINSON & ROUTH, 1999), prémices d'une pneumonie. Onpeut même parfois observer une méningite. La mort peut survenirsoudainement chez les jeunes non sevrés.
Une culture en laboratoire est susceptible de confirmer la suspicion. Le traitement consiste en une réhydratation efficace, et en l'administration demédicaments tels Enrofloxacine, Spectinomycine, associationAmoxixilline/acide clavulanique (ROBINSON & ROUTH, 1999). LaNéomycine (NEOMYDIAR ND) peut aussi être utilisée.
Les capillaires incriminés sont Capillaria erinacei et autres Capillaria sp. (dont l'hôte intermédiaire est le Ver de terre). Quand l'infestation del'intestin est massive, la diarrhée est bien verte et mucoïde. Le traitement estidentique à celui que l'on emploie contre Capillaria aerophila.
D'autres parasites peuvent investir l'appareil digestif : des tænias, Hymenolepis erinacei (à infestation souvent asymptomatique), dont l'hôteest un Coléoptère et une douve, Brachylaemus erinacei, qui provoqueméléna et agitation, dont la distribution géographique est variable. Tousdeux sont traités à l'aide du Praziquantel (DRONCIT ND).
Des coccidies (Eimeria sp. et Isospora sp.) peuvent aussi jouer un rôle pathogène. L'affection est souvent infra clinique, mais les orphelins élevés àla main peuvent déclarer une diarrhée hémorragique avec perte de poids. Onadministre de la Sulfadimine à la dose de 100 à 200 mg/kg SC pendant troisjours (GREGORY, 1985) ou du Métronidazole (SMITH, 2000).
L'Amprolium peut aussi être utilisé (ROBINSON & ROUTH, 1999).
2.5. AFFECTIONS DIVERSES
2.5.1. Virus
Le Hérisson n'est pas un vecteur de la rage. Il est connu pour sa sensibilité au virus de la fièvre aphteuse. C'est un réservoir ; un cycle detransmission bétail≡hérisson≡bétail a pu être établi. Le transport de cesanimaux présente donc un danger potentiel (MURRAY & FOWLER, 1986).
Le Hérisson présente une grande variété de processus néoplasiques, surtout au-delà de l'âge de trois ans. Les symptômes sont classiquementanorexie et perte de poids. Il y a une grande incidence des tumeurs du tubedigestif (WALLACH & BOEVER, 1983 ; HOEFER, 1994).
Il peut développer par exemple un lymphosarcome de l'intestin grêle, associé à un rétrovirus (RAYMON et al., 1998), ou un plasmocytomeintestinal (RAMOS-VARA et al., 1998). Le seul traitement connu estchirurgical quand il est possible. Aucun traitement complémentaire n'a étéexploré.
Les fractures des os longs peuvent être réduites par un enclouage centro médullaire, mais jamais à l'aide de fixateurs externes, à cause du muscleorbicularis qui déplacerait le matériel (ROBINSON & ROUTH, 1999).
Une fracture de la mandibule peut être réduite à l'aide d'une colle composite de l'émail grâce à laquelle on fixe mandibule et maxillaire jusqu'àla cicatrisation de la fracture. Il faut positionner la mâchoire légèrementouverte et poser la colle sur les dents rostrales intactes ; il reste ainsisuffisamment d'espace pour que la langue puisse fonctionner, diminuantainsi la nécessité d'être nourri à la main. Après consolidation, il faut retirerdélicatement le matériel composite et polir les dents. Si la mâchoirefonctionne alors correctement, l'animal peut être relâché (BROWN &ROSENTHAL, 1997).
La présence de tartre est fréquemment rencontrée chez le Hérisson, associée le plus souvent à des gingivites.
Ceci est exacerbé dans le cas de l'animal captif nourri avec des aliments en boite, trop mous. Le traitement consiste comme chez les Carnivores àretirer ce tartre manuellement ou grâce à un appareil à ultra sons. Il fautégalement fournir une nourriture plus ferme à mâcher.
TABLEAU II : HELMINTHES DU HERISSON
Selon KOCH, 1981 ; GREGORY, 1985 ; ROBINSON & ROUTH, 1999 ; SMITH, 2000.
Praziquantel (DRONCIT ND) 10 à 25mg/kg PO à refaire deux à trois semaines plus tardNiclosamide (VITAMINTHE ND) 200 mg/kg PO mésentère et foie par arthropode et aucun, pas nécessaire Mébendazole (TELMIN KH ND) 100mg/kg par directe ou par vers ou Lévamisole (NEMISOL ND) 10 à 20 mg/kg SC répété à 48 heures d'intervalle ou 27 mg/kg SC troisfois à 24 heures d'intervalleou Fébantel (RINTAL ND) à 10 %, 100 mg/kg POpd 5jou Ivermectine 0,2 mg/kg SCou Fenbendazole (PANACUR ND) 100 mg/kg 1f/jpd 5 à 7j.
Lévamisole, comme ci dessus probablement Capillaria spp. comme pour Crenosoma sp. Moniliformis et intestin et Lévamisole comme ci-dessus 3. SA SAUVEGARDE
3.1. COMMENT CREER DES CONDITIONS
FAVORABLES DANS NOTRE ENVIRONNEMENT
3.1.1. Au niveau régional
Des modifications de l'environnement ont entraîné la raréfaction ou même la disparition de l'habitat des hérissons.
La suppression des haies, résultant en grande partie de la modernisation de l'agriculture, constitue un grand changement. L'élargissement des routesa amplifié le phénomène en empiétant sur les haies qui les bordaient. Lesplans de reboisement ont provoqué la destruction de nombreux bois defeuillus, remplacés par des plantations de conifères. Les hommes défrichentet éliminent les broussailles, soit pour cultiver, ou plus simplement pour«toiletter» la nature, que nos mentalités occidentales veulent toujoursassujettir.
Les villes se sont énormément étendues, les villages se sont développés, entraînant avec eux l'extension du réseau routier, la construction d'aéroports,etc., qui ont empiété sur les zones rurales.
De plus, l'utilisation massive de pesticides a considérablement réduit la quantité de nourriture disponible pour les hérissons et a contaminé en partiecelle qui persiste. Et pour illustrer un aspect du non-respect de la nature, ilfaut citer l'attitude des promeneurs du week-end qui envahissent lacampagne sans en prendre toujours soin.
Pour remédier à ces problèmes, nous nous devons de trouver des solutions adaptées et raisonnables.
Il faudrait repenser l'entretien des espaces marginaux, tels que talus, fossés, terre-pleins, accotements de routes et d'autoroutes. Ces surfacesreprésenteraient en France une superficie de 4500 km², que l'on peutcomparer pour en comprendre l'importance aux 3450 km² totalisés par lessept parcs nationaux français (THONNERIEUX, 1996). L'utilisationabusive des tondeuses à gazon et assimilés sur ces étendues est préjudiciableà la floraison, écourte le cycle végétatif, et, additionné à l'usage massif despesticides, envoie tout un mini-écosystème à la dérive.
Un entretien judicieux permet à ces lieux d'être riches en flore mais aussi en faune et de former des mini-chaînes alimentaires dans des microbiotopesrestituant les conditions naturelles. Le Hérisson pourrait, avec beaucoupd'autres, y trouver un habitat de substitution. Une étude réalisée au RoyaumeUni sur ce type d'emplacement correctement conservé a montré qu'il étaitpossible d'y observer 20 % des espèces d'Oiseaux, 40 % des espèces deMammifères, 42 % des espèces de Papillons, 48 % des espèces deBourdons, et 100 % des espèces de Reptiles. (THONNERIEUX, 1996).
Il est aussi possible de favoriser le biotope du Hérisson en gardant et en créant des haies, des prairies naturelles. Des espaces peuvent être agencés en«prés de fauche», notamment aux abords des voies de circulation, autour desbassins d'orage par exemple au lieu de bétonner tout autour.
Il est bien sûr inenvisageable de le faire à moins d'un bon mètre du bord des routes à grande circulation, qui doivent rester sûres pour les usagers :sur cette bordure la plus proche, le fauchage intensif est obligatoire pourmaintenir une bonne visibilité des panneaux de signalisation et desdélinéateurs.
3.1.2. La route
3.1.2. 1. Le Hérisson et la route Le Hérisson nourrit des relations ambivalentes avec la route ; elle peut lui proposer à travers ses abords un lieu de nourrissage, où il pourra aussinicher ; mais l'animal est aussi sa victime, sur une plus ou moins grandeéchelle en fonction de la région qu'elle traverse.
Une évaluation du nombre de hérissons morts à cause des routes donne un chiffre de deux à trois millions chaque année à travers le monde(LAGRANGE, 1994). Des auteurs anglais et suédois affirment que 4 à 20 %de la population meurt chaque année sous les roues des automobiles(TESTER, 1988).
Au Danemark, sur une longueur de 1000 km de routes étudiée, 9345 hérissons ont été retrouvés écrasés en un an (ANDEREGG, 1980). Dans cemême pays, on estime que 70000 à 100000 hérissons meurent chaque annéesur les chaussées (LAGRANGE, 1994).
Cinq années de recherches sur la route nationale douze qui relie Munich à Passau, dans le sud de la Bavière, n'indiquent pas une tendance à la baisseglobale des effectifs. Mais en fonction des lieux d'étude, on peut noter uneinfluence plus ou moins négative, par exemple dans les petits villages(REICHHOLF, 1983).
Il y a plusieurs pics d'augmentation du nombre de morts : en mai/juin, et entre août et octobre. Dans la première période, ce sont surtout des mâlesreproducteurs que l'on retrouve écrasés ; nous avons vu qu'ils effectuent delongs trajets pendant le rut pour visiter plusieurs femelles. La deuxièmeaugmentation correspond essentiellement au déplacement des jeunesinexpérimentés. Il semblerait cependant que des recherches britanniquesaient dénombré plus de femelles décédées à l'automne. On peut penser qu'àce moment elles sont plus actives à rechercher de la nourriture, car ayantpris soin de leur portée, elles ont passé moins de temps à manger et ont prisdu retard dans l'engraissement, par rapport aux mâles (MOSLER &BERGER, 1985).
Selon les zones que traversent ces routes, l'hécatombe est plus ou moins importante. Le danger le plus grand se situe dans les petites et moyennescommunes et dans les villages comprenant moins d'un kilomètre de rues :selon un compte rendu allemand, 86 % des hérissons ont été écrasés sur unelongueur de routes correspondant à 8 % des voies étudiés (MOSLER & BERGER, 1985). Cela peut provoquer un effondrement de la populationlocale dans ces petits villages où les réserves en animaux sont limitées.
Ceux-ci peuvent même être exterminés pour plusieurs années. A contrario,les chiffres de tués dans les plus grandes villes restent au-dessous de lamoyenne, alors que dans ces emplacements réside une populationsuffisamment grande pour supporter les pertes. Ces grands villages et petitesvilles pourraient agir comme réservoir permanent pour le repeuplement despetits villages (REICHHOLF, 1983).
3.1.2. 2. Aménagement du territoire : routes Le Hérisson est amené à traverser les routes qu'il croise lors de ses déplacements, mais il y séjourne aussi parfois un peu plus longtemps, car ilpeut y trouver nombre de Coléoptères, d'Insectes, d'Escargots attirés par lazone de chaleur que constitue le bitume après une belle journée ensoleillée.
Pour protéger de l'écrasement, il n'est cependant pas souhaitable d'empêcher la traversée des routes, car cela provoquerait un morcellementdésastreux des territoires et nuisible à la reproduction.
L'existence des points de concentration où l'on retrouve beaucoup de cadavres de hérissons s'explique par la présence de «trajets habituels». Lesanimaux, qui recherchent l'effort minimum pour se rendre d'un point à unautre vont emprunter de préférence des terrains plats et dégagés comme deschemins. C'est à l'intersection de ceux-ci et des routes fréquentées que vontse produire les accidents. De même, ils longent les cours d'eau, les murs, lesclôtures pour les contourner ; ils suivent les lisières de forêts, les haies danslesquelles ils se nourrissent. Le croisement de ces structures avec une routeà fort trafic crée un piège mortel (BERTHOUD, 1980).
Une protection contre l'écrasement peut donc être obtenue en installant autour de ces points particuliers des clôtures de chaque côté de la route etune zone de passage protégé. Les clôtures doivent tenir compte de l'agilitédes hérissons et être idéalement constituées de murets lisses de cinquantecentimètres de hauteur, ou de grilles verticales à barreaux serrés. Le passageprotégé peut être matérialisé par une modeste canalisation hors d'eaupassant sous la chaussée. Un remaniement des éléments du paysage (haies,murets, végétation) rend possible la création de parcours artificiel dirigeantle hérisson vers les zones de passage protégé.
3.1.2. 3. Aménagement du territoire : autoroutes La création de nouveaux tronçons autoroutiers impose de nombreuses études préalables, et notamment l'élaboration d'un avant-projet autoroutier(APA), qui comporte un sous-dossier faune flore.
C'est la portion d'A 71 qui traverse la Sologne qui a la première bénéficié d'études concernant la protection de la faune sauvage. Celles-ci ontcommencé dans les années 1970 sur cette zone sensible, et l'ouverture a eulieu en 1986.
Les études d'impact sur la petite faune ont vu le jour au début des années 1990, comme une suite logique aux lois de protection de 1976.
Des instituts indépendants spécialisés dans le domaine de l'écologie réalisent les études préalables sur le site choisi par la société autoroutière, etdélivrent une série de recommandations et de propositions concernant lesmesures de protection.
Cela aboutit à des aménagements bien adaptés au site. Prenons l'exemple de la nouvelle autoroute A 28 (Alençon-le Mans -Tours).
Des clôtures sont érigées de chaque côté des voies, leur hauteur variant en fonction du type de faune fréquentant le secteur (chevreuil, cerf,sanglier). Mais la petite faune sauvage n'a pas été oubliée, puisqu'un grillagespécial a été mis en fabrication : les cinquante premiers centimètres du basont un maillage spécial, avec des mailles inférieures à 2,5 centimètres, afinque les animaux de petit gabarit ne puissent pas passer. La base du grillagen'est pas enterrée, mais il existe un fil de ronce au pied et le maillage debroche empêche normalement de soulever le grillage.
Pour permettre néanmoins à ces petits animaux de circuler dans la zone, des «ouvrages de rétablissement» sont disposés tout au long de l'autoroute.
Ce sont en général des petites buses d'un diamètre de soixante à quatre vingtcentimètres, placées ça et là, dans des zones intéressantes pour la faunesauvage, c'est-à-dire surtout des régions de bosquets et de haies.
Examinons le tronçon de vingt trois kilomètres reliant Arçonnais àMaresché. Sur cette portion ont été disposés : - quatre «ouvrages spécifiques», (c'est-à-dire ne servant qu'aux animaux) correspondant à des buses de quatre vingt à cent centimètres de diamètre.
Des raccordements sont effectués au niveau du grillage de protection, quiest posé en entonnoir à cet endroit pour faciliter l'accès au passage. Toutautour a été réalisée la plantation de végétaux d'espèces ligneuses pourreconstituer des bosquets et dans la mesure du possible, le raccordement auxhaies déjà existantes a été favorisé.
- quatorze «ouvrages mixtes», correspondant à des buses de même diamètre. Ceux-ci sont inondés à certaines périodes de l'année et serventalors au passage de l'eau ; dans les périodes sèches, ils sont utilisés par lapetite faune.
- quinze «ouvrages hydrauliques» purs, occupés par l'eau tout au long de l'année, mais pouvant être utilisés par les animaux qui peuvent nager.
Bien entendu, les anciennes sections d'autoroute ne bénéficient pas de tous ces aménagements, mais au fur et à mesure, elles sont équipées degrillage spécifique (mais pas encore du grillage spécial petite faune…)(GALET, 2001).
L'efficacité de certains aménagements a pu être mesurée sur un tronçon de l'autoroute A5, dans la forêt d'Orient à l'Est de Troyes dans l'Aube. LeHérisson était une victime particulièrement abondante sur un tronçon de huitkilomètres, où il mourait six fois plus que la moyenne, en 1992. La clôturegrande faune a donc été doublée à sa base d'une clôture à mailles fines, dèsle printemps 1993, sur une zone de 17300 mètres. Dès la fin de la mêmeannée, les statistiques ont fait apparaître une très nette diminution dunombre de morts : neuf cadavres au lieu des soixante attendus. La mortalitéa donc été réduite de 73 % en 1992, puis de plus de 80 % en 1994 et lesannées suivantes (CUENOT, 1998).
Pour la petite histoire, il ne faut pas oublier de citer le «sifflet qui sauve les hérissons». Les Anglais peuvent dorénavant équiper leur véhicule d'unsifflet que l'on place sur le pare-chocs avant. Actionné par le passage de l'airdans une sorte de pompe, il émet des ultrasons, censés alerter les petitsMammifères (ANONYME, 1998).
3.1.3. Au niveau d'un jardin
Les jardins des zones résidentielles des banlieues sont censés fournir un abri pour le Hérisson. Mais ils recèlent en réalité de nombreux dangersauxquels il est possible de parer sans trop de difficultés.
La négligence du jardinier constitue un des principaux périls, par exemple quand celui-ci désire déplacer un tas d'herbe et de feuilles sansavoir préalablement regardé au-dessous, et transperce le hérisson qui ynichait. De la même manière, il met le feu à un vieil amas de branches etrisque de brûler vif le petit animal qui s'y est endormi.
Pour constituer un lieu accueillant pour les hérissons, un jardin doit disposer de plusieurs entrées (dont les dimensions peuvent être de septcentimètres de haut sur dix centimètres de large), afin de pouvoir aller etvenir chez les voisins. Il faut y garder un petit coin sauvage, qui va offrir lapossibilité de faire des nids : tas de gazon, de feuilles mortes, amas de bois.
Il faut veiller à boucher les entrées de canalisations, de soupirail, avec unpetit grillage, pour éviter qu'un hérisson ne s'y enfile et reste coincé faute depouvoir effectuer une demi-tour. Les bassins d'agrément, piscines, puisards,fosses à vidange, égouts, passages canadiens etc., constituent un danger carl'animal qui a chuté ne peut remonter sur les parois lisses et meurt soit noyési la cavité est pleine d'eau, soit de faim et de soif si elle est à sec (unpassage canadien est une fosse recouverte d'une grille à barreaux espacéssouvent utilisée à l'entrée des parcs animaliers). Il suffit d'installer uneplanchette inclinée, en bois rugueux, non glissant, ou bien de créer un murd'escalade en collant à une paroi un petit grillage à poulet. Il est aussipossible de laisser un objet plat flotter sur l'eau, qui pourra servir de radeauau hérisson qui se noie ; mais il faut regarder chaque jour si un naufragé seprésente… Il est préférable d'éviter de poser des filets de protection sur les cultures, car nos petits Insectivores y meurent souvent étranglés, car ils veulentabsolument passer dans la maille dans laquelle ils ont mis leur nez. Il estégalement recommandé d'évacuer du jardin tous les petits morceaux detuyaux, les anneaux et objets assimilés dans lesquels les petits hérissonsvont enfoncer leur tête (DEOM, 1999).
Bien entendu, une décision des plus importantes est de ne pas utiliser de produits chimiques tels herbicides ou pesticides. Le métaldéhyde entreautres provoque de grandes pertes chez les hérissons (CLAVERIE, 1994). Ilest préférable d'utiliser des pièges à bière ; il suffit de prendre une boite enplastique et de pratiquer des ouvertures sur le haut de ses parois, la remplirde bière, mettre le couvercle et l'enterrer dans le jardin, la terre arrivant auras des fentes. Les limaces se précipitent vers la bière, dont elles raffolent, ets'y noient ivres mortes. On peut aussi répandre des cendres autour des plates-bandes de légumes pour éloigner les limaces et les escargots (mais ilfaut recommencer après chaque pluie…) (ANONYME).
3.2. AIDE AUX ORPHELINS
Lorsqu'une mère hérisson meurt, mangée par un Blaireau ou écrasée sous les roues d'une voiture, la portée reste seule, au froid dans le nid. Sa mortsemble inéluctable, mais parfois le hasard met les bébés en présence deshumains.
Nous allons essayer de donner quelques précisions sur les paramètres à prendre en compte pour évaluer l'âge d'un bébé, et sur les mesures àappliquer pour assurer sa survie.
Une simple boite avec une ouverture sur le devant peut servir de logement. On recouvre le sol de journaux et de papier absorbant sur lesquelson dispose une serviette éponge ou un tissu douillet pour servir de cachette.
Il est nécessaire de placer une lampe chauffante au-dessus, car les trèsjeunes hérissons présentent souvent une hypothermie (on pourra utiliser desbouillottes renouvelées régulièrement si on ne possède pas de lampe). Laboite doit être placée à l'intérieur d'une boite plus grande ouverte sur ledessus ; cela offre une aire d'exercice et un endroit pour s'échapper du nid sil'animal y a trop chaud (MARTIN, 1984).
Les infos ci-dessous permettent de déterminer l'âge d'un orphelin trouvé et ainsi de suivre les processus adapté à cette étape de la vie.
De la naissance à l'âge d'une semaine - Naissance : 7 à 25 grammes, rose, nu, aveugle et sourd.
La peau du dos est gonflée d'eau. Mobile, peut ramper.
Une heure de vie : le manteau de piquants blancs perce la peau gris pâle dudos.
Trente six heures de vie : apparition du deuxième manteau de piquants, brunsombre à extrémités blanches, plus serrés et plus petits que les piquantsadultes.
- Alimenter toutes les deux heures (nuit et jour) avec un à deux millilitres delait pour petit carnivore (ou de chèvre). Toiletter après le repas (massage del'abdomen et nettoyage de l'anus).
Assurer une température de 35°C.
Si le bébé prend du poids chaque jour, on peut le nourrir à des intervalles detrois heures, et arrêter la nuit si celle-ci est inférieure à six heures.
Agé d'une semaine - Poids variable de 25 à 60 grammes.
Aveugle et sourd.
Piquants blancs plus longs et plus visibles que les bruns.
Peau rose sombre, quelques petites moustaches sur le museau.
Peut se rouler en boule.
- Repas toutes les trois heures avec deux à trois millilitres de lait.
Toilette après chaque repas. Température de 35°C.
Agé de deux semaines - Poids de 55 à 85 grammes pour 70 à 130 millimètres de longueur.
Peau plus sombre, plus grise.
Majorité de piquants bruns par rapport aux blancs.
Poils courts, clairsemés, surtout sur le museau.
Yeux plus ou moins clos (s'ouvrent du douzième au vingtième jour). Lesoreilles s'ouvrent ensuite.
Dix-septième jour : apparition du troisième manteau de piquants plus longset plus forts que les premiers.
- Repas toutes les trois à quatre heures avec trois à cinq millilitres de lait.
Agé de trois semaines - Poids de 85 à 130 grammes.
Essentiellement des piquants adultes (restent quelques blancs)Fourrure plus dense.
Yeux ouverts, face arrondie.
Apparition de la première incisive supérieure.
- Repas toutes les trois à quatre heures avec cinq à six millilitres de lait.
Toilette après le repas jusqu'à quatre semaines.
Besoin de chaleur encore présent mais fournir assez d'espace pour permettrede s'éloigner de la source de chaleur si trop chaud.
Mettre une gamelle de lait dans l'enclos : prise spontanée.
Agé de quatre semaines - Poids de 110 à 170 grammes.
Apparence d'un adulte miniature : nez plus pointu, yeux grands et ronds,présence de dents, manteau de piquants de troisième génération (avecquelques blancs éventuellement), fourrure épaisse, brune et peau nonvisible.
- Alimentation semi-liquide : aliment pour petit carnivore en croissance enboite mélangé au lait ou à l'eau.
Réduire le nourrissage à la main et favoriser l'alimentation spontanée.
Laisser de l'eau disponible, dans une gamelle suffisamment stable pour nepas être renversée, ou dans un abreuvoir pour oiseau attaché à une paroiverticale.
Le changement d'alimentation est confirmé par le changement de couleurdes selles : verdâtre à marron.
Agé de cinq semaines - Poids de 190 à 225 grammes.
Mange seul.
- Laisser à disposition eau plus lait. Servir deux fois par jour aliment solideadditionné de liquide ou de lait (ajouter vitamines, minéraux, quelquescéréales).
Ne plus mettre de bouillotte mais vérifier quand même s'il est chaud.
Ajouter à la couverture du papier pour lui permettre de faire un nid.
Agé de six à sept semaines - Poids de 225 à trois 310 grammes.
- Diminuer la quantité de lait : fin du sevrage.
Chacun des deux repas est constitué d'une grande cuillérée à soupe d'alimenten boite, mélangé à quelques céréales à petit déjeuner, pour le lest (pluscomplément minéral et vitaminé).
Eau fraîche à disposition.
Agé de huit semaines (préparation au retour dans la nature) - Poids de 350 grammes au plus.
- Le mettre au jardin les soirs chauds et humides pour l'encourager à fouillerle sol à la recherche de nourriture. Le stimuler éventuellement en luiprésentant des vers de farine.
L'encourager à sortir le soir seulement.
Repas plus consistants : passer progressivement d'un aliment de croissance àun aliment pour adulte, toujours accompagné de céréales, et éventuellementde nourriture pour oiseaux insectivores (animaleries).
Supplémentation minérale et vitaminée une fois par semaine.
Possibilité de fournir des aliments appréciés : poulet, dinde, raisin, banane,etc.
Fournir foin, papier, journal et tissus pour construire un nid.
Agé de plus de huit semaines (et retour dans la nature) - Ne pas le relâcher avant un poids de 600 grammes (donnée WildlifeHospital de Taunton).
- Doit savoir chercher sa nourriture et se débrouiller seul. Si l'automne estarrivé et que son poids est inférieur à six cents grammes, ne pas le relâcher,lui faire passer l'hiver à l'intérieur, nourri, au chaud, sans hiberner jusqu'auprintemps suivant.
Nécessité d'une période d'une à deux semaines de semi-liberté, dans unenclos avant de le relâcher.
Lui fournir une boite dans laquelle on place son nid.
Donner eau et aliment (mettre un morceau de liège ou de contreplaquésurmonté d'un petit caillou en guise de couvercle pour décourager chiens etchats ; le hérisson soulèvera avec son nez).
Pour le relâcher, choisir un lieu connu pour être habité par d'autreshérissons, avec arbres, haies et prairies, si possible où l'on cultive demanière traditionnelle, loin des grandes routes et du territoire d'un blaireau.
(AUDIN, 1996 ; BURGAUD, 1996) Les chances de survie d'un hérisson ayant hiberné dans un refuge humain ont été étudiées (TESTER, 1988).
Lorsque celui-ci est relâché au printemps, il perd immédiatement du poids, et est envahi par de nouveaux parasites. L'animal qui a hiberné audehors prend aussitôt du poids. Les ex-captifs sont désavantagés par rapportà leurs congénères libres, car ils ne connaissent pas ou plus l'endroit où ilssont relâchés ; les meilleures places sont occupées le plus souvent (lorsqu'ilssont relâchés souvent à la mi-mai, donc tard, les hérissons libres sont actifsdepuis longtemps). Il peut aussi y avoir des difficultés d'adaptation,notamment pour transposer les habitudes alimentaires.
Il s'avère donc que le fait de passer l'hiver à l'intérieur ne permet d'améliorer ni les chances de survie des animaux individuellement, ni cellede la population globale des hérissons.
Il ne faut donc conserver en captivité l'hiver que les jeunes faibles et malades, dont les chances de survie seraient nulles dans la nature, et laisserhiberner à l'extérieur tous les jeunes suffisamment gros et en bonne santé.
3.3. LES CENTRES DE SAUVEGARDE
Chargé de la protection de la nature, le ministre de l'environnement a maintes fois affiché ses propres priorités : sauf exceptions correspondant aucas très particulier d'espèces devenues tellement rares que chaque spécimenest important pour la dynamique de sa population, sa priorité réside dans lapréservation des espèces et des équilibres auxquels elles participent, et nondans la préservation de chaque individu d'une espèce». Extrait del'instruction PN/S 2 n° 93-3 du 14 mai 1993 (ANONYME, 1994).
3.3.1. Centres de l'Union Nationale des Centres de Sauvegarde, en
France

L'Union Nationale des Centres de Sauvegarde de la faune sauvage (U.N.C.S.) est une association loi 1901, dont G.GROLLEAU est leprésident depuis l'origine, en 1981. Elle compte vingt centres régionauxdont dépendent vingt antennes locales, les premiers ayant des structures plusélaborées que les secondes, mais toutes respectent les normes correspondantà l'arrêté de 1992. C'est d'ailleurs l'U.N.C.S. qui a jeté les bases de cet arrêtéde 1992.
Du point de vue financier, chaque centre est indépendant ; il peut être installé sur une structure privée, communale, dans une école vétérinaire(Nantes - Maisons-Alfort) et fonctionne grâce aux subventions descommunes, du Conseil Régional, du Conseil Général, des cotisations desadhérents, des bons de parrainage (des personnes qui ont récupéré et apportél'animal malade). La structure nationale fonctionne grâce aux cotisations desquarante centres et à une subvention du Ministère de l'Environnement.
Le but de cette association est d'assurer l'hébergement des animaux sauvages blessés ou malades, afin de les soigner en vue de les relâcher dans leur milieu naturel. Les animaux qui ne sont pas relâchables sont en généraleuthanasiés, mais peuvent aussi être placés dans des parcs de vision,reconnus par l'arrêté de 1992, où ils pourront être présentés au public ;occasionnellement, les animaux en bon état mais trop imprégnés par laprésence humaine et donc ne pouvant être remis dans la nature sont confiésà des organismes, eux aussi agréés, qui réalisent des tournages de publicitéou de films animaliers.
Ces centres récupèrent essentiellement des Oiseaux, et une faible proportion de Mammifères. Les hérissons ne figurent donc qu'en petitnombre : les statistiques des trois dernières années oscillent entre 0,72 et1,43 % du total. Les hérissons qui entrent sont soit euthanasiés si leur état nelaisse aucun espoir, soit soignés et relâchés si le traitement est efficace.
Les chiffres des années 1998, 1999 et 2000 font ressortir un pourcentage d'animaux relâchés par rapport à ceux qui sont entrés qui varie de 35,14 à48,65 %. Les détails concernant le devenir de ces individus présentésfigurent sur la feuille de statistiques officielle ; on peut noter que le fluxd'entrée principal correspond au ramassage des jeunes, le plus souventorphelins (tableau III) (U.N.C.S., 2001).
Tableau III : statistiques officielles de l'U.N.C.S.
1998 : total d'animaux recueillis dans 16 centres = 4348 dont 37hérissonsCAUSES 18 = ramassage jeunes 1 = cause indéterminée 15 = autres causes 7 = mort 24 heures8 = mort délais (+ 24 heures) Centres ayant récupéré ces hérissons :Limousin (87) = 8 Franche comté (39) = 8 Poitou Charente (17) = 1 Provence Cote Azur (84) = 1 Poitou Charente (16) = 15 Ile de France (94)= 4 1999 : total d'animaux recueillis dans 19 centres = 5112 dont 37hérissonsCAUSES 29 = ramassage jeunes 3 = cause indéterminée 3 = autres causes 5 = mort 24 heures14 = mort délais (+ 24 heures) Centres ayant récupéré ces hérissons :Limousin (87) = 7 Franche comté (39) = 22 Poitou Charente (17) = 1 Provence Cote Azur (84) = 2 Rhône Alpes (38) = 3 Midi Pyrénées (12) = 1 Bretagne (22) = 1 2000 : total d'animaux recueillis dans 11 centres = 2789 dont 40hérissonsCAUSES 22 = ramassage jeunes 1 = choc objet fixe 8 = cause indéterminée 9 = autres causes 1 = entrée mort10 = mort 24 heures8 = mort délais (+ 24 heures) Centres ayant récupéré ces hérissons :Limousin (87) = 19 Franche comté (39) Picardie (02) = 4 Provence Cote Azur (84) = 10 Les coordonnées du président et du secrétariat de l'U.N.C.S. figurent enannexe 1.
3.3.2. Centre Saint Tiggywinkles, en Grande Bretagne
En Angleterre, les organismes dispensant des soins à la faune sauvage sont plus répandus.
L'historique du centre de Saint Tiggywinkles est le suivant : intéressés par les petits animaux de la faune sauvage en péril, Sue et Les Stocker onttout d'abord transformé le fond de leur jardin en petit hôpital. Rapidement,les blessés et les malades sont arrivés massivement et il a fallu prendre desmesures pour pouvoir continuer à subvenir à tous leurs besoins. C'est ainsiqu'en 1983 a été créé le «Wildlife Hospitals Trust», enregistré commeorganisme de charité. Cette structure juridique leur a permis de recevoir desdonations ainsi que des cotisations annuelles pour payer les frais d'entretiendu petit hôpital, et ainsi continuer à sauver d'autres vies.
En 1984, une sécheresse importante a sévi en Angleterre et les hérissons sont soudain devenus plus visibles, sortant pour chercher de l'eau, allantjusqu'à mourir la journée dans les rues. Les journaux, la radio, et latélévision se sont emparés de ce sujet jusqu'alors négligé, et le grand public,sensibilisé par ce problème, a réagi en s'intéressant à ces petits animaux.
L'hôpital, assailli, a dû s'organiser pour faire face aux besoins : un industriel local a offert une pièce spéciale pour les hérissons, la sociétéBritish Petroleum le premier incubateur et divers hôpitaux pour humains ontfait don de surplus médicaux. C'est ainsi qu'est né le centre «SaintTiggywinkles» baptisé ainsi en l'honneur de la blanchisseuse de BeatrixPotter (voir 3e partie, 2.4.). C'est le premier hôpital spécialisé pour hérisson,qui a d'ailleurs reçu une distinction honorifique et a bénéficié d'unepromotion par trois acteurs anglais le 9 août 1985.
Ce centre est maintenant sponsorisé par de grosses entreprises : la compagnie British Petroleum et la société British Telecom, mais aussi parde plus petites : les établissements Hedgehog Foods et Kiddicraft. Ilfonctionne aussi grâce à un système de parrainage : le public peut «adopter»un hérisson qui entre dans le centre, recevoir sa photographie et en échangeil verse la somme de dix livres pour aider à payer son séjour.
Les hérissons accueillis proviennent de toutes les régions d'Angleterre, un accord ayant été passé avec le Rail Britannique, qui a consenti àtransporter ces petits animaux vers le centre d'Aylesbury avec un délaid'acheminement inférieur à vingt quatre heures, pour la somme de cinqlivres et demi par individu, si les expéditeurs peuvent présenter un certificatvétérinaire certifiant la nécessité de ce voyage.
Les STOCKER insiste pour relâcher chaque patient traité dans le centre, si celui-ci est capable de se débrouiller seul dans la nature.
Les coordonnées du Centre Saint Tiggywinkles figurent en annexe 2.
3.3.3. Le Sanctuaire des Hérissons, en France
Créée en 1997 dans la Somme, cette structure est gérée par deux personnes, Anne BURBAN et Patrick FINGAR, ayant obtenu le certificatde capacité en rapport avec l'arrêté de 1992. L'histoire d'amour pour cesanimaux piquants est née à la suite de la rencontre avec un hérisson trèsgravement blessé. Le couple s'est alors penché sur le problème de cesanimaux et a cherché à apprendre pour participer à leur sauvegarde : visiteen Angleterre à Saint Tiggywinkles, voyages en Suisse puis obtention ducertificat. L'équipement des locaux est beaucoup plus rudimentaire, carseule une subvention de trois cents francs leur est accordée par la mairie, lereste provenant de leurs deniers personnels.
Les hérissons blessés ou malades sont accueillis et soignés en collaboration avec une équipe vétérinaire voisine, puis relâchés si leur étatle permet. Pour les autres, le Sanctuaire trouve une famille d'accueil quisubviendra aux besoins de l'animal pendant le restant de ses jours.
Les coordonnées du Sanctuaire des Hérissons figurent en annexe 3.
En agissant dans le cadre de la loi, il est tout à fait possible d'aider à la sauvegarde des hérissons. Un individu trouvé malade ou accidenté sur lavoie publique peut être transporté vers un centre agréé dans lequel serontapportés les soins nécessaires, puis il doit être relâché dans la nature. Il fautpréserver au mieux cette dernière, afin de maintenir des biotopes offrant àl'Insectivore des conditions de vie correctes. La vie moderne etl'aménagement des routes doivent maintenant prendre en compte les besoinsde la petite faune sauvage.
Toutes les actions mises en oeuvre pour la sauvegarde du Hérisson sont d'initiative récente, et correspondent à une évolution positive de laperception de son image, qui a bien changé au fil du temps.

Source: http://blog.gagny-abbesses.info/public/Faune_et_Flore_des_Abbesses/herisson/Herisson_Part3_Sauvegarde.pdf

spe.library.utoronto.ca

Limitations of New LORNA WEIR The term "new social movements" (NSMs) entered the lexicon of social theory during the 1980s. At the most obvious level, "new social movements" de- signates the broad range of contemporary social movements,including environmental, peace, feminist, ethnic, anti-racistand national minority organizing. These movements arethought to be defined by an orientation to identity and cul-tural politics rather than to state and class politics. NSMs

jshaw.net

De Se Belief and Rational Choice Draft, please don't cite Several philosophers have argued that de se beliefs—one's thoughts about one-self in a characteristically ‘first-personal' way—have special features that setthem apart from other kinds of belief. Frege famously seemed to argue thateveryone's thoughts about themselves are distinct, and unshareable.1 Otherphilosophers have argued that some de se beliefs require a refinement of attitu-dinal content or severing antecedently plausible connections between the objectsof belief and belief states.2